[Test & Avis] Stage d’Enluminure avec Florence Aseult

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J’ignore si je vous ai déjà parlé de mon obsession pour l’enluminure, mais elle est là depuis plusieurs années, bien ancrée en moi. Cela faisait longtemps que je rêvais de me former dans cet art, mais les occasions ne se présentaient jamais au bon moment. Ce n’est que cette année que j’ai enfin pu être à Paris au moment idéal pour m’inscrire au stage d’enluminure avec Florence Aseult, qui a 18 ans d’expérience dans l’enluminure. Elle est diplômée de la fameuse école d’enluminure à Angers. Elle vit à Venise mais revient à Paris une fois par mois pour organiser des stages.

Ce stage, qui se déroule sur deux jours, a lieu dans un cadre tout à fait unique : un monastère paisible, situé non loin de la station de métro 12 à Vanves. Ce lieu calme et chargé d’histoire est parfaitement « dans le thème » de cette pratique ancestrale. Tous les outils nécessaires sont fournis sur place (parchemin, pinceaux, couleurs, etc.) et il suffit simplement d’apporter une assiette en porcelaine suffisamment grande pour travailler, une lampe à pile (pour ma part, j’ai utilisé la lampe de mon iPhone), ainsi que de quoi déjeuner le midi. Il y a un frigo disponible pour conserver les repas. Personnellement, j’ai choisi de sortir déjeuner le samedi, tandis que le dimanche, j’ai préféré rester manger avec les autres participantes, ce qui a été l’occasion de partager de bons moments de convivialité.

Lors du premier jour, nous avons fait un tour de table. Sans surprise, les débutantes ont découvert ou approfondi leur passion pour l’enluminure grâce à l’exposition des Très Riches Heures du duc de Berry, actuellement présentée au château de Chantilly. La majorité des participantes suivent ce stage assidûment depuis plusieurs mois, et beaucoup pratiquent l’enluminure chez elles depuis des années. Sur une vingtaine, nous n’étions que quatre débutantes. Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir une expérience préalable pour suivre ce stage, c’est vraiment accessible à toutes celles et ceux qui ont envie de se lancer.

Ce mois-ci, exceptionnellement, le choix du thème nous était laissé : entre un dragon ou une dame. Ne me sentant pas capable de dessiner un visage à cette échelle et aimant particulièrement la dorure, j’ai opté pour le dragon.

Quand Florence a présenté les originaux en enluminure, cela a été un véritable choc pour moi. Je n’avais jamais vu de dessins aussi lumineux et captivants. Les livres enluminés que j’avais consultés jusqu’à présent dataient de 400 ou 500 ans, et leur éclat s’était inévitablement estompé avec le temps. Voir des enluminures toutes fraîches est une expérience qui ne peut pas être rendue pleinement par une reproduction digitale. Aucune caméra ne pourra jamais capter la qualité lumineuse unique de l’enluminure originale.

Cette intensité des couleurs vient du support particulier : contrairement au papier, le parchemin n’absorbe pas les pigments, qui restent ainsi à la surface grâce aux liants. Cela donne des couleurs beaucoup plus vives que celles d’une aquarelle ou même d’une peinture à l’huile. D’ailleurs, le mot « enluminure » vient du latin « illuminare », qui signifie « illuminer », car ces illustrations rendaient les manuscrits lumineux et précieux. Le terme « miniature », employé pour ces dessins, vient du latin « minium », qui désignait un pigment rouge vif utilisé dans ces œuvres.

Le premier jour, nous avons commencé par apprendre à transférer le dessin sur le parchemin à l’aide de papier calque. Ensuite, nous avons appliqué du gesso traditionnel, préparé à l’avance par Florence. Cependant, le gesso n’était pas encore complètement sec, nous avons donc commencé à déposer les premières couches de couleur.

On a eu vraiment le meilleur du meilleur : même si les couleurs utilisées étaient d’origine chimique, leur qualité était exceptionnelle. La richesse et la profondeur des pigments étaient telles qu’elles donnaient vie au parchemin de façon incroyable.

Cependant, à la fin de cette première journée, je suis rentrée chez moi un peu perdue, pleine de doutes et de confusion. Mon aplat me semblait très mauvais, et j’avais du mal à comprendre ce que j’avais pu mal faire, alors que je pensais avoir suivi les consignes assez fidèlement. Cette incertitude était frustrante, car je ne savais pas vraiment où j’avais pu me tromper.

Heureusement, le deuxième jour, lorsque nous avons commencé à ajouter les ombrages, mon dessin a peu à peu pris vie. Mon dragon a finalement commencé à ressembler à quelque chose. Je suis plutôt fière de moi malgré tout, même si clairement, mon travail n’a rien à voir avec le modèle original.

La dorure, en revanche, m’a paru plus difficile que je ne l’imaginais au départ. Je pensais pouvoir y arriver du premier coup, mais je me suis rapidement rendu compte que mon gesso n’était pas assez bombé et présentait de nombreux petits trous. J’ai dû appliquer jusqu’à trois couches de feuilles d’or à certains endroits pour obtenir un rendu satisfaisant. Heureusement, malgré le prix des feuilles d’or, Florence n’était pas avare et laissait les débutantes comme moi corriger leurs erreurs en ajoutant de petites pièces de feuilles d’or par-ci par-là. Je précise que nous utilisons de véritables feuilles d’or adhésives 22 carats, ce qui rend le travail beaucoup plus propre, moins salissant, et procure un fini très luxueux.

Toutes les participantes ont confié que l’enluminure était devenue pour elles une sorte d’obsession. En la pratiquant, j’ai compris pourquoi. Ce qui m’a frappée, c’est cette tâche répétitive qui dure des heures : déposer la peinture en plusieurs couches très fines. Dans un artisanat, c’est rare de trouver un geste qui demande peu de réflexion mais beaucoup de patience. C’est presque hypnotique. On glisse dans un état de « flow », comparable à la méditation. On se déconnecte complètement de l’extérieur, on se retrouve face à soi-même, et c’est incroyablement apaisant.

J’ai tellement aimé cette expérience que je vais continuer l’enluminure à la maison.

Florence propose de nombreux kits pour ceux qui ne peuvent pas venir en stage (envoyez-lui un message pour avoir tous les modèles). Les kits coûtent 250€.
Le stage de 2 jours 200€.

A la fin, je n’arrivais pas à croire que je pouvais terminer l’enluminure en juste 2 jours. Les conseils et accompagnements de Florence ont permis même aux plus mauvaises comme moi d’y arriver.

Je regrette juste parfois le manque de certains outils, comme la pierre d’agate ou les pinceaux spécifiques pour enlever délicatement les feuilles d’or, qui est à l’origine de longues attentes. De plus, comme les couleurs sont préparées sur place, il y a certains moments où l’on attend encore. Beaucoup de participantes viennent aussi avec leurs propres outils de dorure, ce que je recommande vivement si l’on veut avancer plus vite. Quant aux pigments, Florence tient absolument à les préparer elle-même sur place pour s’assurer qu’ils soient bien frais. Elle précise d’ailleurs qu’habituellement, quand tout le monde travaille sur le même thème, le rythme est plus fluide et les temps d’attente moins longs. De toute façon, l’enluminure demande beaucoup de patience.

Pour connaître les dates des prochains stages de vous inscrire, allez sur l’Instagram de Florence

Tarifs : 200€ pour un stage de 2 jours

Kit enluminure si vous ne pouvez pas venir sur place : 250€

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Anh est toujours très occupée à profiter de jolies choses, et à fabriquer de petites bricoles de ses propres mains. **** Hi, my name is Anh. I am a Vietnamese-French DIY passionate, beauty lover and cosmetic tester.

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